#QR1 HISTOIRE D’ÉGLETONS

Égletons : « Vieilles pierres, Jeune cité ».

Histoire d’Égletons


Plusieurs civilisations se sont succédé depuis les hommes de la Préhistoire. Le sol granitique ne conservant pas facilement les vestiges anciens, il en reste peu de traces.

Égletons a pu être au début un modeste village juché sur un mont ouvert sur de vastes et superbes horizons. Sa fondation, du fait de sa position facile à défendre, remonterait aux Celtes.

De la période gauloise aucune trace ne subsiste si ce n’est quelques noms de lieux et d’anciens tracés de voies et de chemins ; soulignons que le Limousin, au quatrième rang des provinces gauloises, envoya 10 000 hommes à Vercingétorix dans la lutte contre les romains ; des égletonnais y prirent-ils part ? Avec la civilisation romaine tout change. Les voies romaines remplacent en partie les vieux chemins et favorisent les échanges.

Ont suivi de longs siècles d’invasions barbares. Charlemagne organisa son empire en royaumes et ceux-ci en comtés ; Le Limousin en formait un et possédait quatre vicomtés dont Ventadour. La féodalité était née !

Les premiers documents qui mentionnent l’existence d’Égletons, sont du IXe siècle et attestent que ce gros village dépendait de Rosiers, alors vicairie civile, c’est à dire siège administratif d’un représentant de l’autorité romaine.

L’étymologie de son nom est douteuse et multiple, pas son titre de ville.

A la fin du XIIe, déjà dénommée « ville » (1189) l’agglomération a une certaine importance, puisqu’il s’y tient une foire de la Saint Michel, le 29 septembre. Les foires se multiplient. En 1264, on cite Égletons, dans un acte important, sur le même pied que Brive, Tulle, Beaulieu ou Uzerche.

Avant 1270 elle a ses consuls, ses franchises et coutumes reconnues authentiques par Ebles VI de Ventadour, le 30 juin an 1270 ; en atteste un « cahier de parchemin » en lettres gothiques. L’en-tête est rédigé en patois : « Illo sont las franchisas et libertas de la viala Daugloutous (D’  Augloutous) coignadas l’an de gracia mial III et X (1410) »

 

En 1274, lui est octroyée, à prix d’argent, sa première charte qui sera suivie de trois autres.

Les vicomtes de Ventadour, installés en 1059, ont quatre « villes murées » : Égletons, Meymac, Ussel, Neuvic. Égletons, la plus proche, est leur capitale jusqu’à la fin du XVIe siècle puis, Ussel, dotée de la sénéchaussée, a la primauté. La ville d’Égletons est dépendante du sort du Château de Ventadour, pendant une période.

« De nombreux souterrains furent créés, soit à proximité des remparts, soit au centre de la cité, tels celui qui est près de la maison Madrange-Dambert, bâti en pierre de taille et devant servir de refuge et d’abri de repos pour les défenseurs de la cité, celui qui a été découvert à l’emplacement du Crédit Agricole, celui qui va de l’abside de l’église vers l’ancienne école St Joseph. » (Chanoine Léon Billet).

Remarque : le Crédit Agricole se trouvait, du temps du Chanoine Léon Billet, rue du Dr Sikora.

Deux anciennes voies romaines, le Cardo, N-S et le Decumanus, E-O, partagent la ville en quatre quartiers et débouchent chacune sur une porte charretière à huis clos et ferrée (du Marchadial, du Pavé, de Ventadour, du Rabinel, voie romaine d’Adrien). Ces deux rues se coupaient perpendiculairement au pied du clocher. Ville murée, Égletons prend une grande importance du fait de la convergence des voies adriennes, Bordeaux-Clermont et Saintes-Lyon. A l’étroit dans son enceinte, Égletons s’agrandit et repousse à deux reprises ses remparts. De terribles incendies ont ravagé la ville, les archives gardent la trace (constat du lieutenant général) de ceux de 1711 et 1730. La majeure partie des habitations concernées étaient mitoyennes, souvent en bois et couvertes de paille.

A la fin du XVIIIe siècle, Égletons a une population d’environ 900 habitants répartis dans l’enceinte et les faubourgs du Marchadial, du Clos, de l’avenue de Ventadour, du Pavé, de La Borie.

1789 – La réunion des Etats Généraux et les cahiers de doléances souleva à Égletons comme partout une grande espérance mais la ville resta prudente et les cloches muettes. Aucun fait marquant … si ce n’est que les prêtres de la cité furent dans la tourmente.

1790 – l’Assemblée Constituante adopte le projet Cassini sur la création des départements. L’objectif est d’unifier le territoire et de mettre fin à la diversité des administrations provinciales. Le département tel que nous le connaissons est alors constitué le 28 juillet 1790. Au nombre de 83, et environ 20 villes, les départements sont tous organisés autour d’un chef-lieu, qui doit être accessible des quatre coins du département en moins d’une journée de cheval. Surtout, chaque département est doté d’un conseil chargé de l’administrer, sous l’étroit contrôle toutefois du pouvoir central.

1848 – La révolution de 1848. Deux hommes bien connus incarnent ces années de fièvre : Dambert, propriétaire à Égletons et Maisonneuve-Lacoste, juge de paix de la ville, tous deux candidats à l’élection des représentants du peuple. Ils ne furent pas retenus. Le clergé bénit l’Arbre de la Liberté, rue de la Paix (Rue Chapoulie);

Le 13 mai 1849, élection de l’Assemblée législative. M. Dambert fait partie de la Commission de l’Agriculture au Conseil Général. En 1852 M. Maisonneuve-Lacoste fait partie du Conseil Général.

Les incendies d’autrefois recommencèrent, de nombreux toits sont en bois ; 8 bâtiments brûlés en mai 1833, 21 en juin suivant, 35 en mai 1835, 8 en 1845.

19 septembre 1880 la voie ferrée Tulle-Ussel est ouverte et inaugurée l’année suivante.

La Grande Guerre 1914-18 a décimé la jeunesse partout en France. Les Monuments « aux morts pour la France » apparaissent dans toutes les villes et villages. Celui d’Égletons compte 97 victimes.

C’est à partir de 1929 que l’antique cité, statique pendant sept ou huit centenaires, a soudainement explosé. Avec le plan d’urbanisation des années 1930, la ville se métamorphose, entre de plein pied dans le XXe siècle et entame sa marche vers le siècle suivant !

Guerre 1939-45 – La bataille de France en 1940 épargna la cité puis ce fut la Bataille d’Égletons du 3 au 21 août 1944. Le Limousin a été un haut lieu de la Résistance. Les maquis de la Corrèze harcelèrent les arrières de la Wehrmacht. Égletons subit alors les représailles allemandes. Cette bataille fut sanglante, meurtrière. Le lycée assiégé et la ville furent bombardés, incendiés … La ville est libérée le 22 août 1944. La cité qui avait commencé sa mutation est à reconstruire : elle le fait dès 1947.

En tant que maire, Charles Spinasse fait installer entre 1941 et 1944 à Rosiers-d‘Égletons (qui se trouve alors en zone libre jusqu’à ce qu’elle soit occupée par les Allemands en novembre 1942) un groupement de travailleurs étrangers et un groupement disciplinaire qui fournissent de la main d’œuvre à faible coût aux entreprises environnantes. Ce lieu fut tristement célèbre. Les 23 et 26 août 1942, nombre d’entre eux et 117 Juifs étrangers raflés en Corrèze partirent de la gare d’Égletons vers Drancy puis Auschwitz.

Le XXe siècle a transformé Égletons, ancien centre commercial et marchand, en une cité scolaire et universitaire dotée d’équipements divers dans tous les domaines, éducation, sport, vacances … Égletons continue à évoluer !
Rue de la Paix@collection Eyboulet
Rue de la Paix
Rue Henri Chapoulie
Rue Henri Chapoulie ancienne rue de la Paix - Côté Nord @J. LIEUTERET
Un coin du Marchadial