
#QR5 Autour de la place des anciens combattants
Achevé en 1957, le presbytère a été construit sur une ancienne maison forte qui fut profondément modifiée par la Famille Sikora, notables égletonnais...
Autour de la place des anciens combattants
Achevé en 1957, le presbytère a été construit sur une ancienne maison forte qui fut profondément modifiée par la Famille Sikora, notables égletonnais. La grosse tour jadis plus haute et fortifiée, est aujourd’hui percée de larges fenêtres. La petite tour date des années 1900. Il semblerait que portes et fenêtres (16e siècle) proviennent du château de Ventadour. Le presbytère, avec l’école de filles Sainte Jeanne d’Arc, fait partie d’un ensemble de bâtisses dans lesquelles les Carmes se sont installés en 1677 au cœur d’Égletons : On y trouve aujourd’hui la Maison de Santé pluriprofessionnelle.
Ce bâtiment et son environnement ont évolué au 20e siècle : un marché couvert de forme hexagonale installé près du porche de l’église, a été par la suite remplacé par un porche allant de l’église au presbytère.
Cette place commémore un événement tragique de la guerre 1939-1945.
Les rafles des Juifs d’août 1942 en Corrèze.
Les Juifs étrangers ont été déportés en deux temps en août 1942. Ceux du 23 août sont exclusivement des Juifs qui appartenaient aux différents groupements de travailleurs étrangers de Corrèze dont la majorité d’entre eux se situent en Haute-Corrèze. Le camp d’internement de Soudeilles réservé aux Juifs, en fonction de juin 1941 à décembre 1942, a accueilli environ 550 hommes. Certains se sont évadés. Les raflés retrouvèrent ceux regroupés à Égletons le 26 août 1942, certains sur la place des Déportés avant de rejoindre la gare d’Égletons. 150 Juifs de ce camp périrent dans les camps nazis.
D’autres raflés de différents endroits de Corrèze regroupés dans le camp disciplinaire d’Auchère situé à Rosiers d’Égletons, à partir du 18 août, ont parcouru à pied les quelques kilomètres qui séparent Rosiers d’Égletons de la gare d’Égletons en chantant.
Les 26 et 27 août 1942 à l’ENP
Les Juifs étrangers arrêtés à partir de quatre heures du matin le 26 août dans toute la Corrèze sont conduits à l’ENP. Le camp d’Égletons est un camp de triage qui sert à vérifier la situation administrative, familiale ou sanitaire et où la décision est prise de déporter ou non les Juifs étrangers entrés en France vers la Zone Occupée. Le camp est surveillé par des gardes mobiles. La police vérifie la situation individuelle de chacun des Juifs arrêtés et décide de leur sort. Sont aussi présentes des personnes qui appartiennent à la Croix-Rouge française. Un grand nombre embarquent dans des wagons à destination de Lyon via Nexon en Haute-Vienne. Leurs wagons sont rattachés au convoi n°5 de la zone libre à destination de Drancy. Les Juifs savaient que c’était un départ vers la Pologne, comme l’avait fait savoir trois jours auparavant le commandant Garnier au Rabbin Deutsch qui avait accompagné les Travailleurs étrangers déportés le 23 août jusqu’à la gare d’Égletons.
Une plaque commémorant ces événements est apposée, le 2 novembre 1997, sur le portail de l’ENP rappelant les 23 et 26 août 1942 et les 117 Juifs étrangers raflés en Corrèze et déportés vers Drancy puis Auschwitz.
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HISTORIQUE
En 1794, à la suite de Tulle, le Conseil Général d’Égletons poussé par sa Société Populaire, organisa ses écoles. Le 10 Thermidor an 2 (28 juillet 1794), 64 garçons et 63 filles sont inscrits : l’école primaire est née.
Vers 1841, l’école prospéra si bien qu’elle se trouva trop petite.
Quelques années plus tard, les Sœurs de Saint-Vincent-de Paul furent chargées de former des jeunes filles destinées à être institutrices en Corrèze, ébauche d’École Normale qui ne dura pas. Elles gardèrent par la suite la direction d’une école libre avec un pensionnat de filles : l’école (Sainte) Jeanne d’Arc (1852)
En 1851, les Frères du Sacré-Cœur du Puy recueillent la succession de l’école communale : l’école Saint Joseph.
Le 1er décembre 1887, l’école Saint-Joseph est laïcisée. Les Frères du Sacré-Cœur quittent les lieux. Le 9 juillet 1890 l’école primaire privée de garçons et son pensionnat s’installent Place des Tilleuls (aujourd’hui Place des Déportés). L’immeuble appartient à « La Société Civile de l’Ecole Libre ».
En 1952, l’École St Joseph et l’École Jeanne d’Arc ferment leurs portes.
Leur occupation a évolué au cours des années. L’École St Joseph est devenue une cité administrative et abrite aujourd’hui le Centre des Finances Publiques, des bureaux et des logements.
Une Maison de Santé pluriprofessionnelle a ouvert en 2013 dans les bâtiments de l’école Jeanne d’Arc.